En lisant le billet de Dominique
Chadal (degrés de parenté), qui répondait à celui d’Elise (auprès de nos racines) « Faut-il reprendre son arbre généalogique à zéro ? »,
je me suis sentie en accord avec la tendance de Dominique à « tout
noter » y compris les personnes qui ne sont pas de sa famille (mais qui
pourraient l’être, qui sait ?). Jusqu’ici, je ne les notais pas
systématiquement, mais j’ai décidé de le faire cette année. Pourquoi ?
Ma
généalogie ne m’appartient pas
Il me semble que MA généalogie ne
m’appartient pas totalement. Toutes ces personnes qui apparaissent dans MON
arbre appartiennent aussi à un tas d’autres généalogistes, elles sont attachées
à d’autres familles par divers liens. J’en ai eu l’intuition en lisant une
lettre d’une de mes cousines germaines, qui ne fait pas de généalogie, et qui
essayait de s’y retrouver dans mon récit de notre histoire familiale avec les
noms des personnes citées. Je me suis dit qu’il faudrait que je lui fasse non
pas son arbre mais NOTRE arbre généalogique.
Les arbres à remplir sur papier ne
permettent qu’une vision simple de nos ancêtres directs et n’ont donc
aucune utilité dans ce cas. Passons. Avec Geneanet, je peux rentrer toutes les
personnes qui ont un lien de parenté avec mon de cujus c’est déjà mieux, mais pas suffisant. Avec Heredis 14, on
peut même rentrer un individu non relié avec ceux de son arbre. Gros progrès.
Mais comment faire apparaître à l’impression les fratries qui m’intéressent,
avec leurs descendants, sans imprimer les autres ? En l’occurrence, la
branche de ma grand-mère maternelle (6 enfants), qui est pour ma cousine sa
grand-mère paternelle, ainsi que les conjoints et leurs enfants. Ils ne sont que des collatéraux, mais nous avons
plus ou moins bien connu toutes les deux ces oncles et ces tantes. Ce sont les
généalogies parallèles de ma mère et de son frère que je voudrais présenter en
un seul tableau sur papier, car ma cousine ne semble pas disposée à utiliser un
ordinateur ! Et encore moins un logiciel de généalogie…
Faire
la généalogie d’un ami
Je vais régulièrement rendre visite
dans sa maison de retraite à un vieil ami de mon père (ami de longue date), âgé
de 95 ans. Il n’est pas de ma famille. Pourtant des liens nombreux nous
attachent. Sa sœur,Odette, était ma marraine. Cet ami s’est marié mais le
couple n’a pas eu d’enfants. Odette est restée célibataire. La branche
s’éteindra donc avec lui.
Il y a quelques années, Jean Cutté et
sa femme Alix Duquenoy ont voulu faire leur arbre généalogique. Avec les moyens de l’époque
(courrier, téléphone), ils ont retrouvé cinq générations et dessiné à la main (très
joliment) sur deux pages A4 les noms de leurs ancêtres. Comme les cases sont
nécessairement toutes petites, ils n’ont pu noter que les noms, parfois une
année. Je ne pense pas que Jean, le seul survivant, ait conservé le détail de
leurs recherches. En entrant dans la maison de retraite, il a dû jeter beaucoup
de papiers et d’objets inutiles, et ne garder que l’essentiel. Tant pis.
Au premier abord, les arbres de Jean sont
magnifiques. Mais comment s’y retrouver ? Il manque beaucoup de
renseignements, surtout les lieux de
naissance et de décès, et des dates précises. Ai-je le droit de m’immiscer dans
cette généalogie qui n’est pas la mienne ? J’ai questionné Jean sur ses
parents, ses grands-parents. Où étaient-il nés, où étaient-ils morts ?
Voyant que je m’intéressais à sa famille, Jean s’est montré coopératif. Malgré
sa mémoire parfois un peu défaillante, il a pu me donner un certain nombre de
renseignements. Je lui ai promis que je chercherais le soldat François
Duquenoy, mort pour la France le 12 décembre 1943. Mon ami Jean n’a plus de
famille proche, ses amis sont morts. Nos visites lui font plaisir et il a l’air
heureux de me parler de ses parents, grands-parents, et de la famille de son
épouse.
Oui, je crois que je vais commencer
une nouvelle généalogie.
Le
village de mon enfance
La chapelle St Roch, à Aussois (collection personnelle) |
J’aimerais aussi faire la généalogie de
plusieurs familles d’un petit village de Savoie (Aussois) qui m’ont accueillie
avec mes parents pendant plus de 10 ans tous les étés. J’étais comme de la
famille, les enfants de mon âge étaient comme mes cousins. Et surtout, Aussois était
encore à l’époque (dans les années 1950-1960) un vrai village à l’économie
agro-pastorale de 200 âmes. Mieux que dans un livre, j’ai appris ce qu’était la
vie rurale. J’ai participé aux travaux des champs (moisson, fenaison - avec la liftan, une sorte de luge sur laquelle on plaçait les trousses de foin, et un cheval qui tirait la carriole), j’ai appris les noms des
lieux-dits, qui ne sont écrits nulle part, j’ai gardé les vaches avec mon amie bergère et son chien, j’ai appris à
traire, j’ai aidé à la pesée du lait à la fruitière… Tout cela grâce à mon
père, qui avait rêvé de devenir paysan et se sentait proche de ces gens au
contact de la nature. Ils ne sont pas de ma famille, mais je suis quand même un
peu des leurs. D’ailleurs, une amie du village m’a dit qu’elle avait trouvé
parmi ses ancêtres des MOUTON. Qui sait ? Nous avons peut-être de
lointains ancêtres communs ?
Ce sera un autre de mes projets pour 2015.
Une
vision globale de la généalogie
J’ai déjà perdu une fois toute ma
généalogie sur Heredis 12 ou 13 quand j’ai changé d’ordinateur… D’accord, je ne
suis pas douée en informatique ! Mais je n’ai pas du tout envie de
recommencer à zéro une seconde fois. J’ai maintenant plus de 1000 individus
dans mon arbre, reliés entre eux pour la plupart. Je vais donc introduire en
2015 de nouveaux individus non reliés. Certains sont peut-être de ma famille
mais par quel biais ? Je le découvrirai plus tard, éventuellement.
Pour transmettre ma généalogie, afin
que toutes mes recherches ne soient pas perdues, j’imprime sur papier des
arbres, des tableaux, des listes. Je classe mes documents dans des classeurs
Exacompta. J’archive mes dossiers informatiques sur un disque dur externe. J’ai
distribué mon arbre à quelques cousins, mais tous ne semblent pas intéressés. Je
rêve de réaliser un livre de photos de mes proches parents et même de publier
en librairie, un jour, l’histoire de ma famille. Mais j’aimerais aller plus
loin.
J’ai eu l’intuition qu’on pouvait
faire mieux le jour où, voulant retrouver mon ancêtre Armand Granday, parti aux
Etats-Unis, et sa femmme Charlotte Beaton, rentrée chez elle en Angleterre, je
me suis inscrite (malgré mon principe de m’en tenir à une généalogie gratuite)
sur le site payant d’Ancestry.fr international. En quelques clics, j’ai
retrouvé en de lointains pays non seulement les personnes que je recherchais,
mais encore leur conjoint, leurs frères et sœurs, leurs enfants. C’est la même
chose sur Geneanet, mais limité à la France. Mon problème, actuellement, est la
vérification des sources, car aux Etats-Unis la généalogie est un business et
tous les actes s’achètent.
La conserverie de soupe à la tortue à Key West |
Ce que j’aimerais, c’est un arbre
universel, unique. Je crois qu’on en parle, qu’il se met en route. Le support
sera l’internet, obligatoirement. En attendant, je partage mon arbre sur
Ancestry avec des cousins du monde entier. Je sais qu’Armand Granday faisait de
nombreux voyages au Mexique pour s’approvisionner en tortues. Serait-il mort
là-bas ? Car je n’ai toujours pas trouvé le lieu ni la date de son décès.
Un autre cousin se serait marié en Allemagne. C’est moins loin. J’espère le
retrouver, lui aussi, sur Ancestry. L’avantage est que mes données sont
sauvegardées sur “le cloud” et que je ne risque plus de tout perdre comme la
première fois. L’inconvénient est qu’il faut que quelqu’un ait, comme moi,
déposé ses informations familiales (noms, lieux, dates, photos, textes) sur le
même site que moi. Il en existe trois principaux : FamilySearch, Ancestry
et MyHeritage. C’est deux de trop !
Eh bien, voilà un vaste programme pour l'année 2015 ! Tu soulèves beaucoup de questions, j'en prends juste une au vol : la difficulté majeure de l'arbre universel, c'est à la fois la multiplicité et la fiabilité des informations qu'il contiendrait. Comment faire ? je n'ai pas la réponse…
RépondreSupprimerTout à fait d'accord avec toi ! J'ai commencé (hier !) la généalogie de mon petit village de Creuse dont nombreux de mes ancêtres sont originaires. Par contre je leur ai créé un fichier à part sous Heredis.
RépondreSupprimerBon courage pour ces beaux projets
Quand on commence à dépouiller des actes, il est très difficile de s'arrêter de noter des noms. Ne pas noter le nom du père ou du grand-père de la mariée, parce qu'elle est juste l'épouse d'un collatéral ? Personnellement j'en suis incapable, et mon arbre s'orne de noms supplémentaires. Je me dis que ces noms peuvent servir à un autre, pour faire la connexion avec son propre arbre. J'ai aussi commencé l'arbre de toute une paroisse, celle de mes grands-parents. Cela me permet de découvrir tous les liens qui les relient et de partager avec d'autres, avec qui je ne cousine que de très très loin. Car le partage, c'est la plus gratifiante des récompenses pour un généalogiste !
RépondreSupprimerJe note aussi toutes les personnes que je croise. J'aimerais beaucoup aussi que l'arbre généalogique universel existe, on pourrait tous participer à ce bel édifice :)
RépondreSupprimer"Ce que j’aimerais, c’est un arbre universel, unique." moi aussi j'en reve, et je complète régulirèrement par toutes petites touches mes données dans Family Search
RépondreSupprimerMoi aussi j'entre beaucoup beaucoup de monde dans mon arbre, à commencer par mes dépouillements systématiques de quelques villages du Poitou. Si ca ne me sert pas, au moins une fois arrivé sur Geneanet ou Heredis on line, ca peut servir à quelqu'un d'autre :)
A bientot
Je fais partie de ceux qui disent ma généalogie. Mais j'en fais d'autres, pour d'autres, je partage, je cherche.
RépondreSupprimerMais pour moi la langue française a cette particularité que le pronom possessif marque autant la propriété que l'appartenance. Donc si je dis ma généalogie c'est plus parce que j'appartiens à celle-ci que parce qu'elle m'appartient.
Car effectivement aucun de mes ascendants, ni de mes descendants ne m'appartient, mais je pense que tous font partie de moi.
Mon arbre devient de plus en plus universel. Je vois des liens avec d'autres personne que je rencontre et voilà, ils sont maintenant dans mon arbre.
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