Tout d’abord, je n’avais pas de
programme précis. Pourtant, devant la difficulté croissante à trouver de
nouveaux éléments dans les archives en ligne, je me suis décidée à aller consulter
les archives départementales sur place. Pour commencer, fin janvier, je me suis
rendue aux archives départementales de
la Seine Saint Denis, à Bobigny.
Les AD de la Seine-Saint-Denis |
Il y avait très peu de monde en salle de
lecture. Le personnel était très aimable et coopératif. On m’a fait une carte
de lecteur et j’ai mis mes affaires dans un casier. J’ai commandé sur une fiche,
en indiquant leur cote, les listes électorales de Noisy-le-Grand et… 5 minutes
plus tard, j’avais de gros cartons à ma disposition ! Je n’ai pas appris
grand-chose, sauf l’adresse de mon grand-père, de mon arrière-grand-père et de
mon grand-oncle en 1909, 1914, 1920, 1930 et 1939. Cela me sera utile pour
retracer leur ligne de vie, avec leurs déménagements.
Listes électorales de Noisy-le-Grand (AD de Seine-Saint-Denis) |
Puis, j’ai consulté le tableau de
recensement de la classe 1916, dans lequel j’ai trouvé la fiche de mon
grand-père André Léon Mouton, que je n’ai pas connu car il est mort en 1938, à
l’âge de 42 ans. J’y ai appris qu’il avait les cheveux bruns et les yeux gris
(comme mon père), choses qu’on ne voit pas sur les photos d’époque sépia ou en
noir et blanc. Il avait un degré d’instruction de 3 (savait lire, écrire et
compter, niveau fin d’études primaires). Il savait monter à cheval, conduire et
soigner les chevaux et faire du vélocipède. Il avait obtenu des prix de tir et
de gymnastique, mais il ne possédait pas le brevet de conducteur d’automobile. Il
a dû le passer plus tard, car il est devenu ensuite « machiniste » d’autobus
à la S.T.C.R.P. (Société des Transports en Commun de la Région Parisienne), l'ancêtre de la R.A.T.P. Je
n’avais pas fait de grandes découvertes, mais j’étais satisfaite de ma première
journée aux archives !
Le 4 février, je suis allée aux archives départementales des Hauts de Seine,
à Nanterre.
Les AD des Hauts de Seine |
J’ai demandé à consulter les listes électorales de Gennevilliers,
où est décédé mon arrière-arrière-grand-père Nicolas Mouton. Première
consultation : juin 1871. Nicolas Marie Mouton n’était pas inscrit. Petite
déception. Rien non plus dans les communes voisines (Asnières, Colombes,
Courbevoie, Nanterre, Puteaux et Suresnes). Deuxième registre : octobre
1871. Rien non plus. Nicolas Mouton n’était donc pas allé tout de suite à
Gennevilliers après sa disparition de son dernier domicile. Je voulais
consulter les recensements de population entre 1870 et 1887 à Gennevilliers
mais, curieusement, contrairement à la Seine et Marne, il n’y en a pas. Ma
visite s’est donc révélée décevante.
Le 7 février, je suis allée aux Archives de Paris, boulevard Sérurier. J’y
cherchais l’adresse du frère d’Hermine Granday, Armand Granday, cuisinier. J’ai
trouvé dans le Bottin de Paris, de 1854 à 1862, un certain Granday (pas de
prénom), limonadier au 280, rue St Martin. Ce pourrait bien être lui, car il s’est
marié en 1861 avec une jeune fille qui habitait rue de la Michodière, dans le 2ème
arrondissement. En 1863, il n’était plus là. Où s’était-il installé ?
Le 11 février, je suis allée aux Archives diplomatiques de La Courneuve.
En effet, j’avais entendu dire par mon père que « les Granday étaient
partis aux Etats-Unis pour y faire de la soupe à la tortue ». J’espérais y
retrouver leurs traces. Le bâtiment tout neuf ressemble un peu à une prison. L’entrée
est décourageante. Il y a d’abord un sas comme dans les banques : « appuyez »,
« attendez », « entrez », puis la fouille des bagages,
comme à l’aéroport, et enfin un employé derrière une épaisse paroi vitrée qui
vous demande vos papiers… Ensuite on traverse une grande cour, on passe encore
deux portes et on arrive à l’accueil, à gauche, où on vous redemande votre
carte d’identité. Prise de photo sur-le-champ et enfin on me délivre une carte
et un badge avec une clé pour le vestiaire.
Les archives diplomatiques de La Courneuve |
A l’accueil de la salle de lecture, on
m’oriente vers la salle des inventaires où, après une petite attente, l’archiviste
écoute mon histoire. S’ils sont devenus américains, comme je le pense, pour
pouvoir exercer leur activité aux Etats-Unis, ils ne sont pas immatriculés au
consulat de France et on ne les trouvera pas ici. Elle me conduit néanmoins
vers sa collègue qui a les inventaires des archives diplomatiques de Nantes sur
son ordinateur. Elle cherche les noms de Granday et de Mouton, mais rien !
Ce n’est pas la bonne piste. Il faudrait, me dit-elle, contacter l’ambassade
des Etats-Unis à Paris ou prendre un généalogiste professionnel… Pas question !
Je ferai mes recherches moi-même, et tant pis si cela prend davantage de temps.
Tout le plaisir réside dans la recherche, pas dans le résultat !
J’avais déjà une petite collection de
cartes d’archives. J’ai décidé de faire une pause pour mettre au clair ce que j’avais
trouvé et ce que je cherchais encore.
Et je me suis posé les questions :
- qu’est-ce que la généalogie pour moi ?
- quel but est-ce que je veux atteindre ?
- comment m’y prendre ?
La généalogie, pour moi, c’est
reconstituer autant que possible la chaîne des générations, pas seulement des
noms et des dates, mais aussi la vie des gens, leur métier, leur village, leur
parcours sur l’échelle sociale. Le but que je vise est d’écrire un ouvrage
illustré, je ne sais pas encore sous quelle forme, à mi-chemin entre l’histoire
et le roman, avec pour personnages mes ancêtres.
Comment m’y prendre ? J’essaierai
de compléter mes branches maternelles que j’ai fortement négligées, bien à
tort. Je lirai plus en détail les registres, à la recherche d’éléments
historiques ou d’événements locaux.
Grâce aux blogs d’amis généalogistes
plus chevronnés, j’ai trouvé de bons exemples, des trucs, des conseils. Je
pense qu’ils vont m’aider à progresser l’année prochaine. Voilà mes projets
pour 2015.
J'aime beaucoup les légendes familiales qui, au fil des générations, se résument à une seule phrase : la soupe à la tortue pour toi; mon arrière-grand-père "rangeait les Dardanelles après la Première Guerre Mondiale" (ce qui expliquait son retour tardif) pour moi !
RépondreSupprimerBon courage pour tes recherches futures !
Mélanie - Murmures d'Ancêtres
Ah les visites aux archives: rien de tel pour de grandes découvertes ou de grandes déceptions. Pour moi cela reste un incontournable du parcours de recherches d'un genealogiste quand on a la possibilité de se déplacer.
RépondreSupprimerBonnes découvertes et bonnes fêtes.
Benoît de MesRacinesFamiliales
Je suis bien d'accord avec toi, Benoit.
SupprimerJe pense que nous n'aurons pas assez de nos vies pour parcourir tous les rayonnages des AD. Faut il encore avoir le temps pour les parcourir ? Je suis allé plus souvent aux AD75 qu'aux AD22 et 63.
Nicole, prends ton temps. L'attente est parfois longue, mais quand un résultat sort, quel bonheur !
Excellente idée, celle d'un livre illustré si tu as beaucoup de photos et de documents, et c'est plus parlant pour ceux avec qui on a envie de partager nos découvertes.
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