Je voudrais tenter de retracer la trame de la vie de Nicolas
Marie MOUTON (qui n'est peut-être pas réellement mon arrière-arrière-grand-père, mais ça ne fait rien !). C'est un personnage insaisissable. Il est né le 21 janvier 1823 aux
Ecrennes (Seine et Marne), fils d’Antoine Edme MOUTON, charron, et de Marie
Anne Elisabeth LEFRANC. Il est le cinquième d’une famille de huit enfants. Son frère aîné, Isidore Antoine Edme
est devenu charron, comme son père, à Maincy. Ce village se trouve juste à côté
du château de Vaux-le-Vicomte… et j’imagine qu’il a peut-être fabriqué ou
réparé certaines roues des carrosses qu’on peut voir au Musée des équipages,
dans une partie des anciennes écuries du château. Son frère cadet, Bazile
Adolphe, est aussi devenu charron et a pris la succession de son père dans son
village natal des Ecrennes. Son plus jeune frère, Charles, est devenu
« conducteur de voitures ».
Une voiture, au musée des attelages de Vaux-le-Vicomte
(collection personnelle)
Mais revenons à mon
arrière-arrière-grand-père Nicolas Marie MOUTON. Comme je continuais, avec patience, mais sans conviction, à feuilleter (virtuellement) les registres de recensement, à la recherche de personnes de ma famille, je suis tombée par hasard, en 1856, à Roissy, dans le canton de Tournan, sur "Nicolas MOUTON, 32 ans, charron, chef de ménage". Seul ! Adresse : Les Friches, à Roissy. C'était un renseignement précieux. Il s'était donc marié avant 1856, mais déjà il ne vivait plus avec sa femme. J'ai cherché dans le recensement suivant, en 1861. Malheureusement, Nicolas MOUTON avait déménagé.
Où était-il donc allé ? Sur l’acte de mariage de mon
arrière-grand-père Marie Nicolas MOUTON, le 24 août 1895, quelques lignes confirment que son père a disparu : "Le susdit MOUTON Nicolas Marie, père du futur, disparu de son dernier
domicile dans le courant de l’année mil huit cent soixante ? (illisible) sans
avoir donné de ses nouvelles depuis cette époque, ainsi que l’atteste l’acte de
notoriété d’absence délivré sur papier libre le onze juillet mil huit cent
quatre vingt quinze par Monsieur le Greffier de la Justice de Paix du canton de
Mormant et dûment enregistré le lendemain pour servir au mariage d (illisible)...
"Les réservistes 1870" par Pierre-Georges Jeanniot
(wikimedia.org/wikipedia/commons)
Mais quelques années plus tard, le 31
janvier 1901, sur l'acte de mariage de son frère Charles Alexandre, âgé de 26 ans, garçon
boulanger, une partie du voile se lève :
j’apprends que son père, MOUTON Marie Nicolas (l’ordre
des prénoms est inversé) est décédé à Gennevilliers, arrondissement de
Saint-Denis (Seine) le 26 septembre 1887, âgé de 64 ans. Ainsi, mon arrière-arrière-grand-père est
décédé à Gennevilliers ? Qu’était-il allé faire là-bas ? Le mystère s’épaissit.
Pour l’instant, je ne trouve pas d’explication logique. Une supposition,
toutefois, vu la date de la naissance de son fils, le 12 novembre 1870 :
la guerre franco-prussienne. Selon mes calculs, Nicolas Marie MOUTON, qui se
faisait appeler Nicolas tout court (d’après la déclaration de décès, faite par
un voisin), aurait eu à l’époque 47 ans. Était-il encore dans l’armée de
réserve ? S’était-il enfui pour échapper aux combats ? Est-ce qu’il
venait de se marier ? Était-ce un second mariage ? Cela fait beaucoup
de questions sans réponses.
Pourtant, après une période de
découragement, j’ai repris mes recherches dans une autre direction. Et, comme cela arrive souvent, c'est en m'intéressant à un cousin d'Armand GRANDAY, Hippolyte LECUYER, sur la commune d'Aubepierre, canton de Mormant, qu'en regardant les tables décennales de ce village entre 1843 et 1852 je suis tombée sur le mariage de Nicolas Marie MOUTON avec Léonie Victorine Hermine GRANDAY (les prénoms sont inversés) le 21 mai 1850 à Aubepierre. C'est là qu'habitait Hermine, chez ses parents. Cela faisait trois ans que je cherchais cet acte. J'avais demandé de l'aide partout, en vain. Pourtant, j'aurais pu le trouver moi-même. J'avais laissé passer un indice : dans les recensements de 1846, j'avais noté qu'Hermine, 15 ans, habitait à Aubepierre chez ses parents.
Voilà ! J'ai donc les actes de naissance, de mariage et de décès de mon ancêtre. Mais cela ne me suffit pas. Je sais qu'il a disparu vers 1870, à la naissance du premier enfant de sa femme. Pour aller où ? Pour faire quoi ? A-t-il été condamné ? L'enquête continue...
Voilà ! J'ai donc les actes de naissance, de mariage et de décès de mon ancêtre. Mais cela ne me suffit pas. Je sais qu'il a disparu vers 1870, à la naissance du premier enfant de sa femme. Pour aller où ? Pour faire quoi ? A-t-il été condamné ? L'enquête continue...
On a envie de connaître la suite ! En attendant, j'admire les illustrations de ton billet : belle calèche et beau tableau d'atmosphère…
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