jeudi 2 octobre 2014

Recherches généalogiques au Japon (2)

Lors de mon entretien généalogique avec ma belle-mère, j’avais tenté de remonter à la génération précédente. Cela s’est avéré beaucoup plus difficile que prévu. Alors que, personnellement, j’ai connu mes arrière-grands-parents, qu’on m’en a parlé, et que j’ai pu retrouver facilement leurs actes de naissance, de mariage et de décès, il n’en est pas de même pour mon mari. Interrogée, ma belle-mère ne savait pas grand-chose sur ses propres grands-parents. Elle n’avait pas gardé de papiers. En effet, les maisons japonaises traditionnelles, construites en bois, n’ont qu’une durée de vie limitée (vingt ans au maximum). Passé ce délai, on les démolit et on en reconstruit une neuve sur le même emplacement. En outre, mon beau-père, qui était proviseur, avait été muté souvent, de sorte que la famille avait déménagé treize fois !

La maison de ma belle-mère, à Kamakura

A chaque déménagement, et lors de la reconstruction de leur maison, ma belle-mère devait mettre toutes leurs affaires dans des cartons. C’était l’occasion de faire du tri et de jeter les choses inutiles. Elle ne se souvient pas si elle a gardé des papiers de famille. En tous cas, elle ne sait pas où. Peut-être les retrouvera-t-on un jour ? Je n’en suis pas convaincue…

J’ai donc fait appel à sa mémoire.
Son grand-père côté paternel (le père de Yazô Yoshida) s’appelait Kuroki. Il était samouraï et originaire de Fukuoka (île de Kyushu). Comme il n’était pas l'aîné de la famille, il ne pouvant pas hériter. Alors, selon la coutume, il a racheté son titre à un samouraï ruiné sans descendance et a pris le nom de Yoshida. C’est tout ce qu’elle a pu me dire de lui. On ignore sa date de naissance, le nom de sa femme, etc.

Un samourai : Yodo Yamauchi (Wikimedia Commons)


Du côté maternel (le père de Tei Okamoto), Okamoto était précepteur de la famille du seigneur Yamanouchi (ou Yamauchi, le "no" étant une particule "de") qui s'était rallié au shogun Tokugawa, lequel lui avait demandé de surveiller la région de Shikoku. Okamoto suivait donc son maître dans tous ses déplacements. J’ai demandé à mon mari de regarder sur Internet. Il n’a pas trouvé ce qu’il cherchait mais, comme cela arrive souvent, il a trouvé autre chose ! 

Un certain Taketo Tomono (1914-1999) né à Hiroshima, cousin du grand-père Yazô Yoshida de Kichijôji (en fait, Yoshida est un nom acheté, mais ce sont des descendants de la branche Tomono). Ce cousin a été l’artisan de la création de l’assurance médicale au Japon (1944) pendant qu’il était un haut fonctionnaire du Koseisho, le Ministère de la Santé. Ensuite, il a été député et préfet de Chiba de 1963 à 1975.

Quant à la branche Suzuki, le père de Moto Suzuki s’appelait Kumakichi Suzuki, né en 1866, cultivateur, décédé à Kamifunabara en 1928 et sa mère Hiro, née à Yugashima, préfecture de Shizuoka. Elle avait été orpheline de bonne heure et vivait chez son beau-père, Tarô Asada. Elle est décédée en 1948. Ma belle-mère m’a raconté qu’elle avait apporté comme dot pour son mariage ses « tansu » (commodes pour les vêtements) à Kamifunabara, et elle m’en a montré une qu’elle a soigneusement conservée en souvenir. Il ne faut pas oublier qu’au Japon, la femme, en se mariant, quittait son père et sa mère et allait vivre chez ses beaux-parents. Cela n’allait pas toujours sans difficultés, certaines belles-mères étant acariâtres et autoritaires. Mais dans le cas de Madame Suzuki, j’ai compris qu’elle avait entretenu de bonnes relations avec sa belle-mère, qui est d’ailleurs revenue vivre chez elle à la fin de son existence, dans une petite maison de bois au bout du jardin (hanaré).

La petite maison "hanaré" au bout du jardin



1 commentaire:

  1. Si je comprends bien, au Japon, peu de chance de tomber sur la malle aux trésors oubliée dans un grenier… dommage pour les généalogistes amateurs que nous sommes !

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