La chanson "Quand Madelon", version anglaise |
Tout le monde connaît cette chanson. Mon père la chantait. Je viens d’en découvrir l’origine par hasard en regardant dans le guide du Routard « Banlieues de Paris » à la ville de Fontenay-sous-Bois (Val de Marne).
Cette célèbre Madelon, serveuse dans
une taverne, possède une singulière histoire. La chanson fut créée en 1914 par
le chanteur Bach (Charles-Joseph Pasquier) au café-concert l’Eldorado à
Paris. Les paroles de la chanson sont de Louis Bousquet (1870-1941),
et la musique de Camille Robert (1872-1957).
Camille Robert 1932,
par Agence de presse Mondial Photo-Presse (BnF)
En 1913, Bach passe commande au
compositeur et au parolier « d’une chanson cocardière renouvelée »,
mais la chanson rencontre peu de succès lors de sa création. En
août 1914, Sioul, un soldat qui était présent à la création de Quand
Madelon... à l’Eldorado, mobilisé comme artilleur et cantonné à
l’école Jules-Ferry de Fontenay-sous-Bois, chante cette chanson à ses
camarades. Celle-ci obtient un véritable succès. Les canonniers la diffusent. Les
paroles se refilent de garnison en garnison pour donner du courage aux hommes
partant au combat. Le chant est fréquemment interprété par des comiques
troupiers, très prisés durant la Première Guerre Mondiale, les Tourlourous. La
musique de la chanson est une marche de fanfare, sur laquelle Louis
Bousquet écrivit un texte gai. « La Madelon » devient rapidement un
chant militaire.
Paroles
Pour le
repos, le plaisir du militaire,
Il est là-bas à deux pas de la forêt
Une maison aux murs tout couverts de lierre
« Aux Tourlourous » c'est le nom du cabaret.
La servante est jeune et gentille,
Légère comme un papillon.
Comme son vin son œil pétille,
Nous l'appelons la Madelon
Nous en rêvons la nuit, nous y pensons le jour,
Ce n'est que Madelon mais pour nous c'est l'amour
Refrain :
Quand Madelon vient nous servir à boire
Sous la tonnelle on frôle son jupon
Et chacun lui raconte une histoire
Une histoire à sa façon
La Madelon pour nous n'est pas sévère
Quand on lui prend la taille ou le menton
Elle rit, c'est tout le mal qu'elle sait faire
Madelon, Madelon, Madelon !
Nous avons tous au pays une payse
Qui nous attend et que l'on épousera
Mais elle est loin, bien trop loin pour qu'on lui dise
Ce qu'on fera quand la classe rentrera
En comptant les jours on soupire
Et quand le temps nous semble long
Tout ce qu'on ne peut pas lui dire
On va le dire à Madelon
On l'embrasse dans les coins. Elle dit « veux-tu finir… »
On s'figure que c'est l'autre, ça nous fait bien plaisir.
Refrain
Un caporal en képi de fantaisie
S'en fut trouver Madelon un beau matin
Et, fou d'amour, lui dit qu'elle était jolie
Et qu'il venait pour lui demander sa main
La Madelon, pas bête, en somme,
Lui répondit en souriant :
Et pourquoi prendrais-je un seul homme
Quand j'aime tout un régiment ?
Tes amis vont venir. Tu n'auras pas ma main
J'en ai bien trop besoin pour leur verser du vin
Refrain
Il est là-bas à deux pas de la forêt
Une maison aux murs tout couverts de lierre
« Aux Tourlourous » c'est le nom du cabaret.
La servante est jeune et gentille,
Légère comme un papillon.
Comme son vin son œil pétille,
Nous l'appelons la Madelon
Nous en rêvons la nuit, nous y pensons le jour,
Ce n'est que Madelon mais pour nous c'est l'amour
Refrain :
Quand Madelon vient nous servir à boire
Sous la tonnelle on frôle son jupon
Et chacun lui raconte une histoire
Une histoire à sa façon
La Madelon pour nous n'est pas sévère
Quand on lui prend la taille ou le menton
Elle rit, c'est tout le mal qu'elle sait faire
Madelon, Madelon, Madelon !
Nous avons tous au pays une payse
Qui nous attend et que l'on épousera
Mais elle est loin, bien trop loin pour qu'on lui dise
Ce qu'on fera quand la classe rentrera
En comptant les jours on soupire
Et quand le temps nous semble long
Tout ce qu'on ne peut pas lui dire
On va le dire à Madelon
On l'embrasse dans les coins. Elle dit « veux-tu finir… »
On s'figure que c'est l'autre, ça nous fait bien plaisir.
Refrain
Un caporal en képi de fantaisie
S'en fut trouver Madelon un beau matin
Et, fou d'amour, lui dit qu'elle était jolie
Et qu'il venait pour lui demander sa main
La Madelon, pas bête, en somme,
Lui répondit en souriant :
Et pourquoi prendrais-je un seul homme
Quand j'aime tout un régiment ?
Tes amis vont venir. Tu n'auras pas ma main
J'en ai bien trop besoin pour leur verser du vin
Refrain
Le sujet traité, la misère sexuelle du
soldat, son sentiment de séparation, et les remèdes proposés, le vin et la
servante peu farouche, n’ont rien pour surprendre. Au fond, tout est dit dans
le refrain, dont les strophes ne sont qu’une illustration, le texte en son
entier n’étant à son tour qu’une illustration d’une musique destinée à rendre
supportable la situation du soldat. La femme n'a aucune individualité morale ou
physique, puisqu'on « s'figure que c’est l'autre » quand on la
touche. Le décor esquissé (à deux pas de la forêt) évoque les sorties du
dimanche pour les citadins et rappelle ce « pays » où attend
« une payse » qui « nous épousera ». La France de ce texte
est bien celle du xixe siècle finissant, un pays qui reste peu
urbanisé. L'ambiance générale, une France rurale et provinciale, un
antiféminisme instinctif, des amours passagères avant un mariage peut-être
arrangé, le vin et une sociabilité masculine de taverne, permettent de
comprendre la ténacité de l'armée française durant la Première Guerre mondiale.
(d’après Wikipedia)
En 1921, une plaque est apposée sur la
façade de l’école de Fontenay-sous-Bois, indiquant : « La Madelon est
partie d’ici en août 1914 pour faire le tour du monde ». Depuis lors, la
commune de Fontenay-sous-Bois organise chaque année au printemps les fêtes de
la Madelon. L’élection de la Madelon a lieu en mars, mais les fêtes s’étalent
sur une semaine et deux week-ends fin mai-début juin.
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