vendredi 1 juillet 2016

Les archives et les généalogistes


Comme tout le monde, j’ai été amenée à effectuer mes recherches généalogiques en ligne sur différents sites des archives départementales. Certains existent depuis longtemps, d’autres n’ont ouvert que plus récemment. Certains offrent un grand choix, allant de l’état-civil jusqu’au cadastre, en passant par les recensements de population, les registres matricules, les tables de successions et absences et les documents iconographiques. D’autres, au contraire, semblent partager à regret leurs archives, limitent les périodes mises en ligne au strict minimum et interprètent les directives de la CNIL dans le sens le plus restrictif. Pourquoi ?
Dans certains départements, le seul fait de se présenter comme un généalogiste amateur semble susciter immédiatement la défiance.
Quelques services d’archives départementales vont jusqu'à imaginer que lorsque la plupart des documents seront mis en ligne, ils n’auront plus personne dans leurs salles de lecture et qu’à long terme leur existence même est menacée.
Cette attitude faite de méfiance et d’incompréhension n’a pas de raison d’être. Les généalogistes sont de la même espèce que les archivistes. Ce sont des chercheurs, intéressés par les documents anciens, qui tentent de reconstituer la vie de leurs ancêtres. Si au départ l’intérêt de consulter les archives en ligne est un gros avantage pour tous ceux qui sont éloignés géographiquement de leurs racines, il n’en demeure pas moins que cela n’exclut nullement le besoin de se rendre sur place pour effectuer ultérieurement des recherches plus approfondies.

aux AD de la Seine et Marne
Une attitude coopérative est donc doublement productive et montre aussi que les archivistes sont fiers de leurs fonds et heureux de les partager.
J’aimerais citer deux services d’archives qui ont été particulièrement obligeants :
1) Les archives municipales de Gennevilliers, qui m’ont envoyé par mail en un temps record la photo de l’acte de décès de mon arrière-arrière-grand-père (alors que parallèlement, d’autres AD me facturaient leurs photocopies).
2) Les archives départementales de la Seine et Marne. Beaucoup de mes ancêtres sont originaires de ce département et je fréquente assidûment leur site, qui est très bien fait et assez fourni. Récemment, ils ont modernisé la visionneuse à laquelle j’étais bien habituée. Il m’a fallu quelques minutes pour m’y retrouver, mais ensuite je me suis aperçue que les améliorations apportées avaient entraîné la suppression d’une fonction qui était très utile : « garder les réglages ». En effet, après avoir choisi avec le zoom un certain grossissement (65%, par exemple), il suffisait de cliquer sur « garder les réglages » pour feuilleter tout le reste du registre avec la même taille facilitant la lecture.
Déçue, j’ai envoyé un petit courriel aux AD pour leur expliquer mon problème. Après tout, peut-être que je n’avais pas trouvé le bon bouton !
Le lendemain, j’ai reçu un appel téléphonique d’une personne des archives, très aimable, qui m’a proposé de répondre à ma question. Avec beaucoup de patience, elle m’a commenté en direct, sur un exemple concret dans une ville de mes ancêtres, la nouvelle configuration du site. Elle m’a fait cliquer sur les différents boutons et m’a montré tout ce que l’on pouvait faire et ce que l’on pouvait obtenir.
Notre conversation est devenue un atelier pratique, qui a duré une bonne dizaine de minutes. J’ai découvert certaines fonctions et appris à en utiliser d’autres. J’étais vraiment contente. Mon interlocutrice m’a répété à plusieurs reprises que les archives départementales étaient à l’écoute des généalogistes, et qu’elle était très heureuse que j’utilise souvent leur site.
Quant à la fonction « garder les réglages », elle n’y est pas pour le moment. Il semble qu’elle n’ait pas été jugée importante. Mais la refonte du site n’est pas terminée et puisque les archives sont à l’écoute de leurs utilisateurs, j’ai cru comprendre qu’il était question de la rétablir dans les semaines qui viennent. Je crois fermement aux vertus du dialogue.

Les archives départementales de la Seine et Marne


Et cela me donne l’idée de refaire un de ces jours une petite expédition aux archives de la Seine et Marne,  à Dammarie-les-lys, près de Melun, un mardi ou un mercredi, afin de remercier de vive voix la charmante archiviste (en évitant la semaine du 15 au 21 août, qui est la date de fermeture annuelle). Voilà ! Je reprends mes recherches !

3 commentaires:

  1. Voilà plusieurs bonnes nouvelles ! Les archivistes sont des personnes sympathiques, à l'écoute des utilisateurs de leurs sites, et tu reprends tes recherches, nouvelles lectures passionnantes en perspective, donc.

    RépondreSupprimer
  2. Bonjour! Je trouve votre point de vue intéressant. Je travaille comme technicienne à Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Rouyn-Noranda et on constate une augmentation de l'intérêt généalogique. Je crois que les documents mis en ligne attire de la clientèle plutôt que de la faire fuir, les usagers veulent toujours plus d'infos à ajouter à leur recherches et il est bien sûr impossible de mettre tout en ligne. De plus, des abonnements à des sites comme Ancestry, BMS2000 et Mes Aïeux, nous permettent d'offrir l'accès gratuit à nos usagers dans nos locaux. Le virage informatique n'est plus une option.
    On ne doit pas non plus oublier qu'un chercheur est un chercheur, qu'il soit amateur ou non. La généalogie est une branche historique aussi valable qu'une autre. Nous sommes les gardiens de la mémoire, notre mission est de donner accès à de l'information qui concernent le passé, récent ou non.
    Malheureusement, certaines personnes qui travaillent dans le milieu ne veulent faire que du traitement, oubliant que notre raison d'être est d'offrir l'information que nous détenons au plus grand nombre possible de chercheur. Sans chercheurs, à quoi servons-nous?
    Je trouve que notre plus belle récompense est de voir un chercheur heureux d'avoir trouvé ce qu'il cherchait (et parfois plus). J'adore quand ils viennent me voir pour m'expliquer l'avancement de leurs recherches, les embûches et les solutions trouvées et lire leur synthèses. On apprends beaucoup de ces conversations.
    Je vous souhaite bonne chance dans vos recherches et suis très heureuse d'entendre que vous avez trouvé une écoute et un accueil chaleureux aux deux centres que vous mentionnez.

    RépondreSupprimer
  3. Merci pour ce témoignage Nicole, je débute en généalogie et j'avoue que j'appréhende un peu de me rendre dans ces centres mais il faudra bien que j'y aille bien qu'étant éloignée, car j'imagine bien qu'il est impossible de tout trouver en ligne.

    RépondreSupprimer