Dans mon
idée, c’était à nous, les grands-parents, de « transmettre » les
choses du passé à nos descendants.
Mais en
matière de jeux, la mode change vite et il me paraissait vain de raconter mes
jeux des années 50 et 60 à mes petits-enfants.
Au fait,
quels étaient ces jeux de mon enfance ?
Cerceau,
corde à sauter, marelle, balles, osselets, yo-yo, diabolo, patins à roulettes.
Il y avait aussi le manège et les balançoires (payants) et le tas de sable pour
les plus petits. Excepté le cerceau et la marelle, plutôt utilisés par les
filles, ces jeux étaient pratiqués par tous les enfants.
Pendant mes
vacances à la montagne, j’avais découvert d’autres activités comme les échasses
ou « cache-boîte », une variante des nombreux jeux de cache-cache. En
échange, j'avais montré à mes amies savoyardes comment jouer au diabolo et j'avais appris à jouer de la flûte à bec à l'une d'entre elles.
A Paris, au
jardin des Tuileries et au Luxembourg, les enfants faisaient naviguer un bateau
à voile d’un bord à l’autre du grand bassin rond. Le loueur de bateaux
possédait une grande perche permettant de ramener au bord les voiliers égarés
(ils n’étaient pas télécommandés !).
J’ai eu la
surprise, pendant ces dernières vacances avec mon petit-fils Pierre, de voir
qu’il pratiquait plusieurs de ces jeux. Il a participé avec son école à un
atelier du cirque où il a appris à jongler à trois balles.
Quand
j’étais petite, je jouais plutôt bien avec deux balles, soit contre un mur,
soit en l’air. Mais je n’avais jamais appris à jongler avec trois balles et mes
quelques essais s’étaient révélés plutôt piteux. Pierre m’a montré comment il
fallait s’y prendre (il y a une méthode !). Il jongle déjà très bien. J’étais
heureuse de retrouver l’atmosphère de mon enfance avec lui.
Ensuite, Pierre
m’a raconté qu’il avait appris à jouer au diabolo. Ah ? Ce jeu était mon
favori. En vacances dans le Massif Central, à La Bourboule, puis à Aussois,
dans les Alpes, j’y jouais avec mon père. Face à face, nous lancions le diabolo
très haut dans le ciel et le rattrapions à tour de rôle, sans jamais le laisser
tomber (enfin, presque !). Je faisais tourner le diabolo de la main
droite, dans le sens contraire des aiguilles d’une montre, et mon père le
faisait tourner de la main gauche et dans l’autre sens, puisque nous nous
faisions face. Que de bons souvenirs !
Mais il
paraît que la technique est passée par là. Les nouveaux diabolos possèdent des
roulements à bille et sont bien plus performants. Ils permettent de faire toutes
sortes de figures difficiles et qui impressionnent le public. Bon ! Il
faudra que je m’achète un nouveau diabolo et que je m’y remette. Pour les
balles aussi, on trouve maintenant des modèles plus faciles à prendre en main.
Je suis sûre que quelques exercices de jonglage sur la plage ou dans un pré seront
une excellente gymnastique pour mes bras !
Les patins à
roulettes à quatre roues ont été détrônés par les rollers, le cerceau s’est
transformé en « hula-hop », la marelle n’a plus tellement la cote. Le
Rubiks Cube a remplacé les jeux avec des touches qu’il fallait faire glisser une
par une pour remettre en ordre les chiffres ou les lettres. Mais dans
l’ensemble, les jeux de base demeurent.
Côté
transmission, je suis fière d’avoir enseigné la flûte à bec et le solfège à
Pierre. Il a atteint un bon niveau et a commencé cette année à apprendre un
nouvel instrument plus complet : la guitare. Mais d'un autre côté, c’est lui qui m’a montré
que les balles de jonglage et le diabolo, les jeux de mon enfance, sont
toujours à la mode. J’en suis ravie. La transmission se fait dans les deux sens !
Le loueur de bateaux du jardin des Tuileries est toujours là, à ma connaissance, et il m'est arrivé de faire quelques photos de ses voiliers à l'occasion d'une promenade parisienne.
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