Ce billet
fait suite à celui intitulé « Des trouvailles inespérées grâce à mon
blog ». Cette année, en effet, grâce à ce blog, j’ai obtenu de nombreuses
informations cruciales qui me manquaient. Ces renseignements m’ont permis de
combler certains trous dans le vaste puzzle familial virtuellement étalé sur ma
table. Je suis très reconnaissante à mes correspondants de m’avoir aidée d’une
manière désintéressée à reconstituer une partie de la vie de mes ancêtres
émigrés à Key West, aux États-Unis.
Cependant, il
reste encore de nombreux points d’ombre. Sur la fin de la vie d’Armand GRANDAY,
je ne sais toujours rien. Où est-il mort ? Dans quel pays ? Et en
quelle année ? Et puis, qu’est devenu Charles MOUTON Jr. ? Je savais
que son père était revenu en France, à Montereau-Fault-Yonne, en 1920, pour
faire soigner sa femme Juliette (Julia) qui était malade. Le jeune Charles, âgé
de 16 ans, était avec eux. Charles père est décédé à Montereau bien des années
plus tard, le 19 octobre 1957, âgé de 83 ans, mais je n’ai pas pu trouver
l’acte de décès de sa femme. Quant à Charles Junior, étant né et ayant été à
l’école à Key West, il devait être bilingue et peut-être même parlait-il mieux l’anglais
que le français. Dans ce cas, il y avait de fortes chances pour qu’il soit reparti
aux États-Unis. Mais comment le retrouver ? J’entrais dans la généalogie
descendante, plus difficile que la généalogie ascendante car les actes récents ne
sont pas disponibles.
J’ai demandé
à mon correspondant de Key West, Corey Malcom, le Directeur archéologique de la
Société Historique Maritime Mel Fisher, s’il savait ce qu’était devenu Charles
MOUTON Jr. Apparemment, il l’ignorait. Il n’a gardé le contact qu’avec les
descendants de Louis MOUTON, la famille POMERLEAU, qui sont restés aux États-Unis.
J’espère d’ailleurs pouvoir communiquer avec eux bientôt.
Mais il y a
quelques jours, j’ai reçu un curieux message sur mon blog. Un certain David
m’écrivait qu’ « elle était très émue et surprise »
de lire mes recherches sur les familles Granday et Mouton. Il (elle) pouvait me
donner plus d’éclairage et de photos. Nous avons échangé notre adresse mail sur
messenger et j’ai reçu une très longue lettre de la maman de David, peu
experte dans les nouvelles technologies.
J’ai lu
lentement et avec avidité cette lettre.
Quelle joie
et quelle excitation en découvrant au fil des lignes tout un pan de la vie de
cette cousine française inconnue ! Plusieurs morceaux du puzzle venaient
s’emboîter exactement dans les espaces vides pour dessiner une histoire
familiale rocambolesque.
Mais le plus
étonnant, c’était que cette cousine, qui n’a jamais fait de généalogie,
ignorait des faits sur sa famille que j’étais, moi, en mesure de lui
apporter ! J’allais pouvoir enfin, à mon tour, aider quelqu’un à retrouver
ses racines !
Cette
cousine, Ghislaine Mouton (épouse Behar), c’est le maillon manquant qui relie
le mystère des trois frères (je ne peux pas m’empêcher de repenser à l’album
d’Hergé : « Tintin et le secret de la Licorne ». Vous
savez ? « Trois frères unys. Trois licornes voguant de conserve au
soleil de midy »). Bon. Je m’égare. Ce n’est pas tout à fait la même
chose.
Pourtant, eux
aussi, ils étaient trois frères, nés à Verneuil-l’Etang (Seine et Marne) :
Marie Nicolas MOUTON (archives personnelles) |
1 - Marie Nicolas MOUTON, dit Léon, mon
arrière-grand-père, né le 12 novembre 1870, est le fils de Nicolas Marie MOUTON
et d’Hermine Victorine Léonie GRANDAY.
Hermine avait un jeune frère, Armand
GRANDAY, cuisinier, né le 17 septembre 1833 à Fontenay-Trésigny. C’est lui
qui est parti le premier aux Etats-Unis, où il a travaillé comme cuisinier,
d’abord à New York, puis à Key West, où il a concocté une délicieuse recette de
soupe à la tortue et créé la conserverie pour la mettre en boîte et la vendre.
Marie Nicolas MOUTON, mon arrière-grand-père, a épousé Henriette Anna GARNIER.
Ils n’ont pas voulu aller à Key West mais mon arrière-grand-mère Anna a
entretenu une longue correspondance avec ses beaux-frères Louis et Charles
jusqu’en 1913. Ils sont restés toute leur vie en région parisienne, où ils sont
morts, lui à Noisy-le-Grand, et elle au Perreux-sur-Marne.
Louis Mouton (archives familiales) |
2 - Louis Marie MOUTON, né le 20 juin 1872,
a épousé Georgina VERLOT en 1896 à Fontenay-Trésigny (Seine et Marne). Ils sont
partis la même année rejoindre l’oncle Armand GRANDAY à Key West pour l’aider dans
la conserverie de soupe à la tortue, où Louis a appris le métier. Ils ont eu
une fille, Léona Marie MOUTON le 26 novembre 1896. En 1904, Armand GRANDAY, 71
ans, a vendu sa conserverie à Louis MOUTON, 32 ans, qui est devenu directeur. Mais
en 1909, Louis MOUTON est brusquement tombé malade et il est mort à Key West,
âgé de 37 ans. Georgina, devenue riche, est restée aux états-Unis, et a marié sa fille avec un Canadien naturalisé
américain, Louis POMERLEAU. On trouve leurs tombes dans le cimetière catholique
de Key West.
Charles Mouton (père) permis de travail sur l'eau émis pendant la première guerre mondiale (photo envoyée par Corey Malcom) |
3 - Charles Alexandre MOUTON né le 27 mars
1874, a émigré aux Etats-Unis pour rejoindre son oncle Armand GRANDAY et son
frère Louis en 1898. Il a épousé Juliette LADOUET le 30 janvier 1901 à
Pontault-Combault (Seine et Marne). Elle l’a rejoint à Key West. Ils ont eu un
fils, Charles Junior, né le 21 mai 1904 à Key West. Charles, le père, s’est
fait naturaliser américain en 1913, âgé de 39 ans. Il semble donc qu’il avait
l’intention de rester aux Etats-Unis. Il a travaillé comme
« manager » de la conserverie, qui appartenait maintenant à Norbert
Thomson, jusqu’en 1920. Mais sa femme Juliette (Julia) est tombée malade et ils
sont rentrés en France pour la faire soigner. Ils ont acheté une maison à
Montereau-Fault-Yonne. En 1924, Charles s’est fait enregistrer au consulat
américain. Mais ensuite ? Que s’est-il passé ? Que sont-ils devenus ?
Charles Mouton Junior permis de travail sur l'eau, émis pendant la Première Guerre Mondiale (photo envoyée par Corey Malcom) |
La suite de
l’histoire, c’est ma cousine Ghislaine, la fille de Charles MOUTON Jr., qui me
la raconte. Finalement, Charles Alexandre MOUTON père n’est pas reparti aux
Etats-Unis. Son fils, Charles MOUTON Jr.
est resté en France, lui aussi. Il est devenu « chauffeur » (en
anglais), c’est-à-dire chauffeur de maître, au Ritz, à Paris. Avec sa belle
voiture américaine, il conduisait des personnages importants en Italie, en
Espagne, au Luxembourg, en Belgique. Puis il s’est marié avec Andréa VIRIL et
ils ont eu quatre enfants, dont Ghislaine, la cousine retrouvée grâce à mon
blog sur Internet !
Ghislaine
prépare un court séjour aux Etats-Unis (la veinarde !) et tient absolument
à passer à Key West pour la troisième fois. Dommage que nous ne soyons pas
connues plus tôt ! Je l'aurais volontiers accompagnée là-bas ! D’autant
que je parle anglais : nous aurions pu communiquer avec les propriétaires du
restaurant le Turtle Kraal et avec Corey Malcom, le Directeur archéologique de
la Société Historique Maritime Mel Fisher, spécialiste de la pêche à la tortue
à Key West et de son déclin. Mais ce n’est que partie remise : j’espère
bien aller à Key West l’an prochain avec Ghislaine et mes cousines Josette et
Martine pour une « cousinade ». Un beau projet, n’est-ce pas ?
Décidément, le blog est un précieux instrument pour faire progresser nos recherches et rencontrer des cousines dont nous ignorions jusqu'à l'existence ! Je te souhaite d'autres belles découvertes comme celle-ci.
RépondreSupprimerbonjour, je vais peut être vous étonné je m'appelle chantale léotet ma mère s'appelait lucile léotet, elle est décédée mon père était charles mouton il ne m'a pas reconnu, étant mise à l'assistance à 8 ans j'ai su qu'il avait eut plusieurs enfants peut être sommes nous de famille (demi-soeur)on m'a fait parvenir un album et des photos de la famille qui habitait à key west et qui avait une fabrique de la soupe à la tortue voilà cela m'a un peu retourné car c'est ma mère nourricière qui avait ces photos.Actuellement à l'hopital, elle perd la tête donc je ne serais jamais vraiment si charles mouton était bien mon père.
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