En faisant un petit tour d’horizon
d’une famille sur laquelle je travaillais depuis quelque temps, comme j’alignais
par ordre alphabétique les actes que j’avais retranscrits, ce qui aurait dû me
donner logiquement, pour chaque personne : acte de naissance, acte de
mariage et acte de décès, j’ai eu la surprise de voir qu’il me manquait
beaucoup d’actes de mariage. Est-ce que j’avais négligé à ce point la vie de
cette famille ? Car je sais bien que ce sont les actes les plus
importants, ceux qui donnent le plus de renseignements fiables.
AD de Seine et Marne, Châtillon-la-Borde, 5MI5501 de 1800 à 1809, p. 155/158 |
En consultant ma liste de tous les
actes par ordre chronologique, il m’est apparu que sur des années, des
décennies parfois, c’était la même lacune : pas d’actes de mariage. Je n’y
avais pas pris garde. Pourquoi donc ces trous dans ma généalogie ?
Oubli ? étourderie ?
Négligence ? Peut-être, mais il y a une autre raison. Les actes de
naissance et de décès s’enchaînent facilement d’un lieu à un autre. Sur un acte
de naissance, sont nommés les parents, leur âge, leur profession, leur
domicile. Sur un acte de décès, sont indiqués (suivant les périodes) :
l’âge (approximatif) du défunt ou la date et le lieu exact de sa naissance, le
nom de ses parents, de son conjoint. L’un des enfants est parfois témoin, ce
qui aide à compléter l’idée que nous nous faisons de sa famille, malgré les
risques d’inexactitude.
Les actes de mariage sont plus
difficiles à trouver. Ils sont généralement enregistrés dans la commune de
l’épouse (commune de naissance ou de résidence). Or, si la future ne vit pas
dans le même village que le futur, comment savoir où il est allé la
chercher ?
Dans les familles paysannes, en
général, on ne se déplaçait pas bien loin, et il suffisait de regarder sur une
carte les villages environnants pour trouver une piste. Il n’y avait plus qu’à
consulter les tables décennales de ces différents villages pour trouver le
mariage recherché dans l’un d’entre eux.
Avant l’apparition de ces précieuses
tables, c’était un peu plus long : il fallait feuilleter les registres,
année par année. Avec un peu de chance, on repérait à la fin de l’année un
tableau récapitulatif établi par les
officiers d’état-civil ou les curés. Sinon, la seule possibilité consistait à
lire tout le registre, page par page, à l’affût du patronyme recherché.
Cette méthode fastidieuse n’avait pas
que des inconvénients. C’est ainsi que j’ai découvert par hasard des actes (de
naissance, de décès) que je ne cherchais pas, mais qui sont venus combler à
point nommé un hiatus.
Mais certaines personnes se déplaçaient
à des kilomètres de leur village d’origine. Pour trouver du travail, les hommes
partaient louer leurs bras dans une exploitation agricole lointaine, où ils
seraient logés. Les femmes allaient se faire embaucher comme domestique chez un
gros commerçant ou un riche fermier. Avant l’apparition du chemin de fer et de
l’automobile, ces déplacements se faisaient (suivant les époques) à cheval, en
carriole tirée par des bœufs, ou en diligence tirée par des chevaux sur des
chemins défoncés, mal pavés et mal entretenus, ce qui limitait la longueur des
trajets, à moins de le faire en plusieurs étapes. Néanmoins, où chercher ?
D’autres se déplaçaient à cause de
leur métier. J’en reviens aux Verlot, instituteurs de père en fils. Je n’arrive
pas à trouver l’acte du premier mariage de Georgina Verlot, institutrice, née
en 1869, avec Charles Ulysse Beaumont, instituteur. Son père, Etienne Ferdinand
Verlot, était aussi instituteur. Né à Fontains (Seine et Marne), il se marie à
La Houssaye en 1865, mais Georgina naît à Mons-en-Montois, arrondissement de
Provins. En 1873, il demeure à Pontcarré (j’ai feuilleté aux archives de Seine
et Marne le dossier des instituteurs). Cependant, j’ai eu bien du mal à trouver
l’acte de naissance de son deuxième enfant, Georges Ferdinand Verlot. Je viens
juste de le trouver, à Ferrières, le 9 mai 1884. Enfin, Etienne Ferdinand est
mort à la Ferté-sous-Jouarre. La famille a déménagé au moins cinq fois !
Mais où s’est donc mariée Georgina ?
Mon travail d’enquête continue. Cette
année, je vais donner la priorité aux actes de mariage pour rattraper mon
retard, afin de rédiger la ligne de vie (voir le blog d’élise Auprès de nos racines) de mes ancêtres, par couple (sur
cinq ou six générations).
Tu sais que tu peux vérifier d'un coup d'oeil dans Heredis si tu as les actes de mariage ou non ? Tu te positionnes sur le Sosa n°1 et tu déplies la palette "Branches". Tu obtiens la liste de tes ancêtres classés par génération, avec en face de chaque individu un histogramme. La première barrette correspond à la naissance, la deuxième au mariage et la troisième au décès. La hauteur des barrettes mesure le niveau de détails fournis.
RépondreSupprimerJ'avais bien vu les barrettes de couleurs, plutôt décoratives, mais je n'avais pas exploré plus loin ! Merci, Dominique. Toujours excellente pédagogue.
RépondreSupprimerMerci pour ces informations ; toujours des pistes à explorer
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimer