jeudi 19 février 2015

Les actes de mariage

En faisant un petit tour d’horizon d’une famille sur laquelle je travaillais depuis quelque temps, comme j’alignais par ordre alphabétique les actes que j’avais retranscrits, ce qui aurait dû me donner logiquement, pour chaque personne : acte de naissance, acte de mariage et acte de décès, j’ai eu la surprise de voir qu’il me manquait beaucoup d’actes de mariage. Est-ce que j’avais négligé à ce point la vie de cette famille ? Car je sais bien que ce sont les actes les plus importants, ceux qui donnent le plus de renseignements fiables.

AD de Seine et Marne, Châtillon-la-Borde, 5MI5501
de 1800 à 1809, p. 155/158

En consultant ma liste de tous les actes par ordre chronologique, il m’est apparu que sur des années, des décennies parfois, c’était la même lacune : pas d’actes de mariage. Je n’y avais pas pris garde. Pourquoi donc ces trous dans ma généalogie ? Oubli ? étourderie ? Négligence ? Peut-être, mais il y a une autre raison. Les actes de naissance et de décès s’enchaînent facilement d’un lieu à un autre. Sur un acte de naissance, sont nommés les parents, leur âge, leur profession, leur domicile. Sur un acte de décès, sont indiqués (suivant les périodes) : l’âge (approximatif) du défunt ou la date et le lieu exact de sa naissance, le nom de ses parents, de son conjoint. L’un des enfants est parfois témoin, ce qui aide à compléter l’idée que nous nous faisons de sa famille, malgré les risques d’inexactitude. 

Les actes de mariage sont plus difficiles à trouver. Ils sont généralement enregistrés dans la commune de l’épouse (commune de naissance ou de résidence). Or, si la future ne vit pas dans le même village que le futur, comment savoir où il est allé la chercher ?

Dans les familles paysannes, en général, on ne se déplaçait pas bien loin, et il suffisait de regarder sur une carte les villages environnants pour trouver une piste. Il n’y avait plus qu’à consulter les tables décennales de ces différents villages pour trouver le mariage recherché dans l’un d’entre eux.

Avant l’apparition de ces précieuses tables, c’était un peu plus long : il fallait feuilleter les registres, année par année. Avec un peu de chance, on repérait à la fin de l’année un tableau récapitulatif établi  par les officiers d’état-civil ou les curés. Sinon, la seule possibilité consistait à lire tout le registre, page par page, à l’affût du patronyme recherché.

Cette méthode fastidieuse n’avait pas que des inconvénients. C’est ainsi que j’ai découvert par hasard des actes (de naissance, de décès) que je ne cherchais pas, mais qui sont venus combler à point nommé un hiatus.

Mais certaines personnes se déplaçaient à des kilomètres de leur village d’origine. Pour trouver du travail, les hommes partaient louer leurs bras dans une exploitation agricole lointaine, où ils seraient logés. Les femmes allaient se faire embaucher comme domestique chez un gros commerçant ou un riche fermier. Avant l’apparition du chemin de fer et de l’automobile, ces déplacements se faisaient (suivant les époques) à cheval, en carriole tirée par des bœufs, ou en diligence tirée par des chevaux sur des chemins défoncés, mal pavés et mal entretenus, ce qui limitait la longueur des trajets, à moins de le faire en plusieurs étapes. Néanmoins, où chercher ?

D’autres se déplaçaient à cause de leur métier. J’en reviens aux Verlot, instituteurs de père en fils. Je n’arrive pas à trouver l’acte du premier mariage de Georgina Verlot, institutrice, née en 1869, avec Charles Ulysse Beaumont, instituteur. Son père, Etienne Ferdinand Verlot, était aussi instituteur. Né à Fontains (Seine et Marne), il se marie à La Houssaye en 1865, mais Georgina naît à Mons-en-Montois, arrondissement de Provins. En 1873, il demeure à Pontcarré (j’ai feuilleté aux archives de Seine et Marne le dossier des instituteurs). Cependant, j’ai eu bien du mal à trouver l’acte de naissance de son deuxième enfant, Georges Ferdinand Verlot. Je viens juste de le trouver, à Ferrières, le 9 mai 1884. Enfin, Etienne Ferdinand est mort à la Ferté-sous-Jouarre. La famille a déménagé au moins cinq fois ! Mais où s’est donc mariée Georgina ?

Mon travail d’enquête continue. Cette année, je vais donner la priorité aux actes de mariage pour rattraper mon retard, afin de rédiger la ligne de vie (voir le blog d’élise Auprès de nos racines) de mes ancêtres, par couple (sur cinq ou six générations).


4 commentaires:

  1. Tu sais que tu peux vérifier d'un coup d'oeil dans Heredis si tu as les actes de mariage ou non ? Tu te positionnes sur le Sosa n°1 et tu déplies la palette "Branches". Tu obtiens la liste de tes ancêtres classés par génération, avec en face de chaque individu un histogramme. La première barrette correspond à la naissance, la deuxième au mariage et la troisième au décès. La hauteur des barrettes mesure le niveau de détails fournis.

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  2. J'avais bien vu les barrettes de couleurs, plutôt décoratives, mais je n'avais pas exploré plus loin ! Merci, Dominique. Toujours excellente pédagogue.

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  3. Merci pour ces informations ; toujours des pistes à explorer

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  4. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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