jeudi 25 janvier 2018

Louis Jean Baptiste Nau, un personnage énigmatique

La publicité de Jean-Louis Beaucarnot sur Filae a attiré mon attention. Depuis que je me suis inscrite sur Filae, toutes mes recherches ont été vaines. J’en étais venue à ne plus me servir de leur site. J’ai pourtant regardé la vidéo du généalogiste enthousiaste et ensuite, sans grand espoir, j’ai tapé un nom dans Filae. La branche « Naud », c’était ma première résolution en matière de généalogie pour ce mois de janvier 2018.
J’avais écrit « Naud Louis Jean Baptiste » et rien n’est sorti. J’étais prête à abandonner, découragée. J’ai quand même fait un dernier essai, en entrant le nom de sa compagne, Balothe Blanche Julie. Et là, surprise ! Je croyais que ces deux-là vivaient en concubinage et voilà que je trouve leur acte de mariage en bonne et due forme le 22 septembre 1896… à Paris, 3ème arrondissement, avec l’orthographe « Nau ».
Qui était donc ce Louis Jean Baptiste Nau ?
Lors de mes toutes premières recherches généalogiques, en 2010, mon père, âgé de 90 ans, avait évoqué par bribes des souvenirs très anciens. Petit garçon, il était allé une fois avec sa grand-mère à Pontault-Combault, où vivaient le « père Nau » et la « vieille Blanche ». Il ne m’a pas expliqué qui ils étaient. Le savait-il lui-même ? 

L'église de Pontault-Combault
(collection personnelle)

Alors, en fouillant patiemment dans les recensements - puisqu’en 2010 Filae n’existait pas - j’ai fini par trouver, vivant à Pontault-Combault, en 1901, route de Brie à Champs, Nau Jean, 57 ans, chef de ménage, manouvrier, et Blanche Julie, 49 ans, sa femme. Jean était son deuxième prénom mais il s'agissait bien de la même personne. Il manquait aussi le nom de famille de sa compagne (je l’ai trouvé ultérieurement). Je ne croyais pas que c’était sa femme légitime, car souvent, dans les recensements, ces indications sont fantaisistes (je l’ai constaté maintes fois) parce qu’elles sont simplement déclaratives.
Pourquoi n’aurait-elle pas été sa femme ? Parce que, dans les recensements de 1881 et de 1886, j’avais trouvé, à Pontault-Combault, rue du Château-Gaillard, Nau Jean-Baptiste, manouvrier, chef de ménage, qui vivait avec Granday Léonie, couturière, son épouse, et leurs enfants, Nau Léon Octave, Nau Louis Marie, et Nau Charles. En 1891, la « famille Nau » habitait toujours rue du Château-Gaillard. Louis Nau était encore chef de ménage, mais les enfants avaient repris leur patronyme de Mouton.

(Collection personnelle)

Sur les actes de naissance des trois enfants, la mention « né de Granday Léonie Victorine, épouse de Mouton Nicolas Marie, domicile inconnu », prouve bien qu’il ne pouvait pas être leur père. Pour moi, il devenait de plus en plus probable que Louis Nau était leur père biologique.
J’ai donc lu avec attention l’acte de mariage de Louis Nau avec Blanche Balothe. La date m’a frappée : 1896, c’est juste un an après le décès d’Hermine Granday, en juin 1895, âgée de 63 ans. Et parmi les témoins, j’ai trouvé, sans surprise, Marie Mouton, employé de chemin de fer (c’est Louis Marie, celui qui est parti à Key West) et Charles Mouton, soldat au 32ème régiment d’artillerie, son jeune frère, qui est parti aussi à Key West. Est-ce que pour eux Louis était « papa » ou un bon ami de la famille ? Ceux qui savaient ont-ils partagé leur secret ?
Seule, mon arrière-grand-mère Anna, la femme de Marie-Nicolas Mouton (dit Léon), l’aîné des trois frères, a parlé. Elle a dit un jour à ma mère, qui me l’a répété : « Nous ne devrions pas nous appeler Mouton, mais Naud ».

Alors, le père biologique de mon arrière-grand-père ne devrait-il pas entrer, lui aussi, dans ma généalogie ?