jeudi 29 janvier 2015

Faut-il faire SA généalogie ou DES généalogies ?

En lisant le billet de Dominique Chadal (degrés de parenté), qui répondait à celui d’Elise (auprès de nos racines) « Faut-il reprendre son arbre généalogique à zéro ? », je me suis sentie en accord avec la tendance de Dominique à « tout noter » y compris les personnes qui ne sont pas de sa famille (mais qui pourraient l’être, qui sait ?). Jusqu’ici, je ne les notais pas systématiquement, mais j’ai décidé de le faire cette année. Pourquoi ?

Ma généalogie ne m’appartient pas

Il me semble que MA généalogie ne m’appartient pas totalement. Toutes ces personnes qui apparaissent dans MON arbre appartiennent aussi à un tas d’autres généalogistes, elles sont attachées à d’autres familles par divers liens. J’en ai eu l’intuition en lisant une lettre d’une de mes cousines germaines, qui ne fait pas de généalogie, et qui essayait de s’y retrouver dans mon récit de notre histoire familiale avec les noms des personnes citées. Je me suis dit qu’il faudrait que je lui fasse non pas son arbre mais NOTRE arbre généalogique.

Les arbres à remplir sur papier ne permettent qu’une vision simple de nos ancêtres directs et n’ont donc aucune utilité dans ce cas. Passons. Avec Geneanet, je peux rentrer toutes les personnes qui ont un lien de parenté avec mon de cujus c’est déjà mieux, mais pas suffisant. Avec Heredis 14, on peut même rentrer un individu non relié avec ceux de son arbre. Gros progrès. Mais comment faire apparaître à l’impression les fratries qui m’intéressent, avec leurs descendants, sans imprimer les autres ? En l’occurrence, la branche de ma grand-mère maternelle (6 enfants), qui est pour ma cousine sa grand-mère paternelle, ainsi que les conjoints et leurs enfants. Ils ne sont que des collatéraux, mais nous avons plus ou moins bien connu toutes les deux ces oncles et ces tantes. Ce sont les généalogies parallèles de ma mère et de son frère que je voudrais présenter en un seul tableau sur papier, car ma cousine ne semble pas disposée à utiliser un ordinateur ! Et encore moins un logiciel de généalogie…  

Faire la généalogie d’un ami

Je vais régulièrement rendre visite dans sa maison de retraite à un vieil ami de mon père (ami de longue date), âgé de 95 ans. Il n’est pas de ma famille. Pourtant des liens nombreux nous attachent. Sa sœur,Odette, était ma marraine. Cet ami s’est marié mais le couple n’a pas eu d’enfants. Odette est restée célibataire. La branche s’éteindra donc avec lui.

Il y a quelques années, Jean Cutté et sa femme Alix Duquenoy ont voulu faire leur arbre généalogique. Avec les moyens de l’époque (courrier, téléphone), ils ont retrouvé cinq générations et dessiné à la main (très joliment) sur deux pages A4 les noms de leurs ancêtres. Comme les cases sont nécessairement toutes petites, ils n’ont pu noter que les noms, parfois une année. Je ne pense pas que Jean, le seul survivant, ait conservé le détail de leurs recherches. En entrant dans la maison de retraite, il a dû jeter beaucoup de papiers et d’objets inutiles, et ne garder que l’essentiel. Tant pis.


Au premier abord, les arbres de Jean sont magnifiques. Mais comment s’y retrouver ? Il manque beaucoup de renseignements, surtout les lieux de naissance et de décès, et des dates précises. Ai-je le droit de m’immiscer dans cette généalogie qui n’est pas la mienne ? J’ai questionné Jean sur ses parents, ses grands-parents. Où étaient-il nés, où étaient-ils morts ? Voyant que je m’intéressais à sa famille, Jean s’est montré coopératif. Malgré sa mémoire parfois un peu défaillante, il a pu me donner un certain nombre de renseignements. Je lui ai promis que je chercherais le soldat François Duquenoy, mort pour la France le 12 décembre 1943. Mon ami Jean n’a plus de famille proche, ses amis sont morts. Nos visites lui font plaisir et il a l’air heureux de me parler de ses parents, grands-parents, et de la famille de son épouse.

Oui, je crois que je vais commencer une nouvelle généalogie.

Le village de mon enfance

La chapelle St Roch, à Aussois
(collection personnelle)

J’aimerais aussi faire la généalogie de plusieurs familles d’un petit village de Savoie (Aussois) qui m’ont accueillie avec mes parents pendant plus de 10 ans tous les étés. J’étais comme de la famille, les enfants de mon âge étaient comme mes cousins. Et surtout, Aussois était encore à l’époque (dans les années 1950-1960) un vrai village à l’économie agro-pastorale de 200 âmes. Mieux que dans un livre, j’ai appris ce qu’était la vie rurale. J’ai participé aux travaux des champs (moisson, fenaison - avec la liftan, une sorte de luge sur laquelle on plaçait les trousses de foin, et un cheval qui tirait la carriole), j’ai appris les noms des lieux-dits, qui ne sont écrits nulle part, j’ai gardé les vaches avec mon amie bergère et son chien, j’ai appris à traire, j’ai aidé à la pesée du lait à la fruitière… Tout cela grâce à mon père, qui avait rêvé de devenir paysan et se sentait proche de ces gens au contact de la nature. Ils ne sont pas de ma famille, mais je suis quand même un peu des leurs. D’ailleurs, une amie du village m’a dit qu’elle avait trouvé parmi ses ancêtres des MOUTON. Qui sait ? Nous avons peut-être de lointains ancêtres communs ?

Ce sera un autre de mes projets pour 2015. 

Une vision globale de la généalogie

J’ai déjà perdu une fois toute ma généalogie sur Heredis 12 ou 13 quand j’ai changé d’ordinateur… D’accord, je ne suis pas douée en informatique ! Mais je n’ai pas du tout envie de recommencer à zéro une seconde fois. J’ai maintenant plus de 1000 individus dans mon arbre, reliés entre eux pour la plupart. Je vais donc introduire en 2015 de nouveaux individus non reliés. Certains sont peut-être de ma famille mais par quel biais ? Je le découvrirai plus tard, éventuellement.

Pour transmettre ma généalogie, afin que toutes mes recherches ne soient pas perdues, j’imprime sur papier des arbres, des tableaux, des listes. Je classe mes documents dans des classeurs Exacompta. J’archive mes dossiers informatiques sur un disque dur externe. J’ai distribué mon arbre à quelques cousins, mais tous ne semblent pas intéressés. Je rêve de réaliser un livre de photos de mes proches parents et même de publier en librairie, un jour, l’histoire de ma famille. Mais j’aimerais aller plus loin.

J’ai eu l’intuition qu’on pouvait faire mieux le jour où, voulant retrouver mon ancêtre Armand Granday, parti aux Etats-Unis, et sa femmme Charlotte Beaton, rentrée chez elle en Angleterre, je me suis inscrite (malgré mon principe de m’en tenir à une généalogie gratuite) sur le site payant d’Ancestry.fr international. En quelques clics, j’ai retrouvé en de lointains pays non seulement les personnes que je recherchais, mais encore leur conjoint, leurs frères et sœurs, leurs enfants. C’est la même chose sur Geneanet, mais limité à la France. Mon problème, actuellement, est la vérification des sources, car aux Etats-Unis la généalogie est un business et tous les actes s’achètent.

La conserverie de soupe à la tortue à Key West

Ce que j’aimerais, c’est un arbre universel, unique. Je crois qu’on en parle, qu’il se met en route. Le support sera l’internet, obligatoirement. En attendant, je partage mon arbre sur Ancestry avec des cousins du monde entier. Je sais qu’Armand Granday faisait de nombreux voyages au Mexique pour s’approvisionner en tortues. Serait-il mort là-bas ? Car je n’ai toujours pas trouvé le lieu ni la date de son décès. Un autre cousin se serait marié en Allemagne. C’est moins loin. J’espère le retrouver, lui aussi, sur Ancestry. L’avantage est que mes données sont sauvegardées sur “le cloud” et que je ne risque plus de tout perdre comme la première fois. L’inconvénient est qu’il faut que quelqu’un ait, comme moi, déposé ses informations familiales (noms, lieux, dates, photos, textes) sur le même site que moi. Il en existe trois principaux : FamilySearch, Ancestry et MyHeritage. C’est deux de trop !


7 commentaires:

  1. Eh bien, voilà un vaste programme pour l'année 2015 ! Tu soulèves beaucoup de questions, j'en prends juste une au vol : la difficulté majeure de l'arbre universel, c'est à la fois la multiplicité et la fiabilité des informations qu'il contiendrait. Comment faire ? je n'ai pas la réponse…

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  2. Tout à fait d'accord avec toi ! J'ai commencé (hier !) la généalogie de mon petit village de Creuse dont nombreux de mes ancêtres sont originaires. Par contre je leur ai créé un fichier à part sous Heredis.
    Bon courage pour ces beaux projets

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  3. Quand on commence à dépouiller des actes, il est très difficile de s'arrêter de noter des noms. Ne pas noter le nom du père ou du grand-père de la mariée, parce qu'elle est juste l'épouse d'un collatéral ? Personnellement j'en suis incapable, et mon arbre s'orne de noms supplémentaires. Je me dis que ces noms peuvent servir à un autre, pour faire la connexion avec son propre arbre. J'ai aussi commencé l'arbre de toute une paroisse, celle de mes grands-parents. Cela me permet de découvrir tous les liens qui les relient et de partager avec d'autres, avec qui je ne cousine que de très très loin. Car le partage, c'est la plus gratifiante des récompenses pour un généalogiste !

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  4. Je note aussi toutes les personnes que je croise. J'aimerais beaucoup aussi que l'arbre généalogique universel existe, on pourrait tous participer à ce bel édifice :)

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  5. "Ce que j’aimerais, c’est un arbre universel, unique." moi aussi j'en reve, et je complète régulirèrement par toutes petites touches mes données dans Family Search
    Moi aussi j'entre beaucoup beaucoup de monde dans mon arbre, à commencer par mes dépouillements systématiques de quelques villages du Poitou. Si ca ne me sert pas, au moins une fois arrivé sur Geneanet ou Heredis on line, ca peut servir à quelqu'un d'autre :)
    A bientot

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  6. Je fais partie de ceux qui disent ma généalogie. Mais j'en fais d'autres, pour d'autres, je partage, je cherche.

    Mais pour moi la langue française a cette particularité que le pronom possessif marque autant la propriété que l'appartenance. Donc si je dis ma généalogie c'est plus parce que j'appartiens à celle-ci que parce qu'elle m'appartient.

    Car effectivement aucun de mes ascendants, ni de mes descendants ne m'appartient, mais je pense que tous font partie de moi.

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  7. Mon arbre devient de plus en plus universel. Je vois des liens avec d'autres personne que je rencontre et voilà, ils sont maintenant dans mon arbre.

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