Tout
d’abord, je présente mes meilleurs vœux à tous mes amis et lecteurs
généalogistes. Que cette nouvelle année vous apporte de belles trouvailles, d’intenses
satisfactions, des déblocages, et plein de bonnes raisons de poursuivre et
d’approfondir la recherche de vos racines familiales !
L'abbaye de Royaumont (collection personnelle) |
Vous avez
peut-être remarqué que j’ai ralenti le rythme de parution de mes billets sur ce
blog. Je n’ai pas arrêté mes recherches pour autant, mais plus on avance, plus
le chemin est difficile…
En ce début
d’année, j’éviterai de prendre des résolutions, car je n’ai pas tenu celles
prises l’année dernière. Je suis plutôt du genre « abeille »,
butinant à droite et à gauche au fil de mon humeur. Et parfois, cela me
réussit !
J’espérais
pouvoir vous faire partager aujourd’hui mes dernières découvertes, mais la pêche
a été maigre. Pourtant, ce mois de janvier glacial est idéal pour faire de la
généalogie au chaud à la maison !
J’ai donc décidé
de faire le point.
Je m’étais
jusqu’ici obstinée à remonter ma branche paternelle en Seine et Marne. Mais où
en suis-je de ma branche maternelle ? J’ai imprimé avec Heredis un
« arbre de travail » de 27 pages, très lisible. Et pour changer, j’ai
orienté mes recherches vers une branche maternelle (qui comportait beaucoup de
cases vides) dans le département de l’Aisne, en particulier dans le village de
Prémont, au nord de Saint-Quentin (Bienvenue chez les Ch’tis).
J’y ai
trouvé le nom et l’acte de décès de mes sosa 98 et 99 puis, à la génération
précédente, le nom de mes sosa 194, 195, 196 et 197. Je cherchais leurs actes
de mariage, mais dans les années 1785, pas de tables décennales ni même de
tables récapitulatives annuelles dans les registres. Pas d’autre solution que
de lire (ou du moins feuilleter virtuellement) tous les actes. J’ai alors décidé
de privilégier les actes de mariages, les plus fiables et les plus riches en
informations (c’était une de mes résolutions de l’an dernier).
C’est ainsi,
en butinant, que je suis tombée sur un acte de mariage pas tout à fait comme
les autres. Ce ne sont pas des gens de ma famille, mais je vous raconte leur
histoire.
AD de l'Aisne, registre de Prémont, p. 123/240 5Mi1421-1781-1790 |
Cela se
passe en août 1786 à Prémont, dans le Cambrésis, au nord de Saint-Quentin. Le
jeune couple : Jean Charles Louis Dumoutier, fils d’un fermier, et Marie
Catherine Blutte, issue d’une famille de « mulquiniers »[1]
a obtenu une dispense des deuxième et troisième bans. Je suppose que la
fiancée est enceinte et que le mariage presse. Une seule publication d’un ban pour
première et dernière publication vu la dispense de deux bans accordée par « Monsieur de la Croix vic. gen. de monseigneur
l’illustrissime et reverendissime eveque comp de noyon pair de France paraite
du sept dudit mois d’aoust et an, signé delacroix vic. gen. contresigné blancheville secret et dûment
insinué au greffe des insinuations ecclesiastiques, en date dud. jour et an
signé martin, lequel acte est resté en nos mains : le tout sans
nulle opposition d’aucun empéchement soit civil, soit canonique… »
Mais bien
que le mariage soit célébré à Prémont, ce n’est pas le curé qui officie, c’est Dom Théodore du Moutier, religieux de l’abbaye
de Royaumont, ordre de Citeaux, diocèse de Beauvais, avec la permission de
Monsieur le Curé de cette paroisse (de Prémont) présent et consentant audit
mariage.
Je pense que
c’est un proche de l’époux, peut-être son frère, mais rien n’est précisé dans l’acte.
Parmi les
témoins figure l’oncle de l’époux, Pierre du Moutier, mulquinier.
Je suppose
que la règle stricte ne permettait pas aux religieux de célébrer des mariages
dans leur abbaye à Royaumont (dommage !), mais ce moine a eu la chance de
pouvoir célébrer lui-même le mariage d’un de ses proches. J’imagine qu’il a été
invité ensuite aux festivités avant de retrouver sa cellule et sa vie de prière…
[1] Le
mulquinier est un ouvrier tisserand qui fabrique des étoffes de batiste et de
linon, ou celui qui s’occupe des préparations et du commerce des plus beaux
fils, particulièrement de ceux qui sont propres à la fabrication des dentelles.
Dans le corps du texte, je lis plutôt : "par acte du sept dudit mois d'aoust…".
RépondreSupprimerC'est super de pouvoir illustrer l'article avec tes propres photos !
Merci pour la transcription de ce morceau de phrase que je n'avais pas déchiffré. Que lis-tu un peu plus haut après "après la Pentecôte" ? J'ai besoin de me replonger dans la paléographie. La réunion d'aujourd'hui était très sympa et motivante. A la prochaine !
RépondreSupprimer