C’est une question récurrente. Après
une pause d’une ou deux semaines dans mes recherches, je ne sais plus où j’en
étais restée, malgré un journal que je tiens soigneusement à jour dans
des petits cahiers numérotés de 1 à 16 (pour le moment). Ah, oui ! Je me
souviens : j’ai eu des déboires avec le site des archives départementales de
la Haute Saône, qui fonctionne vraiment très mal. Cela ne me donne pas envie de
continuer dans cette direction.
Cette année, pour ne pas m’éparpiller,
j’ai décidé de me limiter aux seize branches de ma généalogie à la 5ème
génération. Je tenterai de remonter chaque branche le plus loin possible. J’ai
imprimé un tableau Heredis de mes ancêtres et je vois déjà un grand nombre de
cases blanches. Ce sont des personnes sur lesquelles je ne sais rien. C’est là
que porteront en priorité mes efforts.
J’ai déjà bien débroussaillé les trois
premières branches paternelles. J’ai quelques informations basiques sur les
deux suivantes. Et si j’attaquais la sixième branche ? La famille FRANQUET.
Je n’ai jamais entendu parler d’eux. Pas le moindre souvenir, pas la moindre
anecdote. Qui étaient-ils ? Où vivaient-ils ? Que faisaient-ils ?
Puisque le généathème d’avril proposé
par Sophie Boudarel est : « A comme Ancêtre », je vous parlerai
d’une ancêtre dont je viens de découvrir l’existence.
Joséphine Léontine FRANQUET
(1845-1881), mon arrière-arrière-grand-mère (sosa 21), est née le 6 juillet 1845 à Jonquery, département de la Marne. Elle était la fille de Pierre Antoine Franquet, vigneron, âgé
de 25 ans, et d’Emelie Liégé, son
épouse, âgée de 23 ans. Les grands-parents des deux côtés étaient eux-mêmes
vignerons.
Tiens, tiens ! Intéressant ! Ce petit village se situe dans le parc
naturel régional de la montagne de Reims, région viticole renommée de nos jours.
Mais à l’époque, est-ce que l’on fabriquait déjà du vin mousseux en Champagne ?
Il me semble que non, mais je vais vérifier sur internet.
Paysage de vignes en Champagne (collection personnelle) |
Sur le site officiel des grandes marques et maisons de champagne je cherche les origines historiques de la mousse et du vin de champagne. Cela
remonte à bien plus loin que je ne pensais. Le chanoine Godinot, écrivant en
1718, dit que « depuis plus de vingt
ans le goût des Français s’est déterminé au Vin mousseux ». On peut donc
penser que le vin mousse en Champagne depuis les environs de 1695. Ce n’est
toutefois qu’au début du XVIIIe siècle que l’on commence à en
parler. Dans le Dictionnaire Larousse du
XIXe siècle, on lira que « la Champagne avait trouvé le secret de ses vins mousseux dès 1700 ».
On peut admettre que les vins que l’on fait délibérément mousser
apparaissent en Champagne dans les toutes dernières années du XVIIe siècle
et que l’on commence à en parler en France à partir de 1700 et, plus
généralement, vers 1725.
Voilà donc le champagne effervescent
qui prend son essor. Son succès, il faut bien le dire, est très inégal. En
raison d’une production limitée, d’un prix élevé, il n’est accessible qu’aux
cours royales et princières et aux milieux fortunés de Paris et de Londres. Or,
si on trouve de jeunes nobles avides de nouveauté qui lui font fête, on
rencontre aussi des gourmets de tradition qui n’apprécient guère ce vin agité
qui les déconcerte, au premier rang desquels se trouve Saint-Evremond, qui
restera fidèle jusqu’à sa mort, en 1703, aux vins de Champagne tranquilles
(bien qu’il ait largement contribué à les mettre en vogue en Angleterre).
Il y avait à l’époque en
Champagne une énorme production de
vins ordinaires, mal définis, sûrement assez médiocres, destinés à la
consommation locale et tout juste bons à alimenter les fontaines de vin qu’il
était d’usage de dresser sur les places des cités à l’occasion des visites
princières ou de toute autre réjouissance publique. Mais les amateurs et
gourmets avaient le choix entre plusieurs types de vin de meilleure qualité,
correspondant au goût d’une époque où les vins le plus en usage dans
les repas étaient le blanc, le paillet et le rouge.
Joséphine Léontine FRANQUET, vigneronne, devait préférer le prénom Léontine car sur son acte de mariage, le 28 mars 1864 à Cuisles, avec Rustique Félix CHATELIN elle est inscrite sous les prénoms inversés : Léontine Joséphine. C'est aussi sous ces prénoms qu'elle est déclarée sur son acte de décès le 13 avril 1881. Elle n'avait que 36 ans. Rustique lui-même est mort jeune, le 17 février 1880, âgé de 44 ans (un an avant sa femme). De quoi sont-ils morts ? Maladie ? Accident ? Le
métier de vigneron était dur. Ils ont eu quatre enfants :
une fille et trois garçons. Je suppose qu'ils ne possédaient pas de terres car Rustique
CHATELIN était "domestique", peut-être chez un gros vigneron. Leur
fils Louis Henri CHATELAIN (l'orthographe du nom a changé) sera aussi domestique et vigneron. Leurs deux
enfants : Pierre CHATELAIN et ma grand-mère Henriette CHATELAIN quitteront la Champagne pour
venir s’installer en région parisienne, dans l'espoir d'une vie meilleure.
Les vignerons de Champagne, à cette
époque, n’étaient pas tous des producteurs aisés de vin de Champagne comme ceux
que l’on voit aujourd’hui quand on suit la route des vins de la montagne de
Reims (une de nos promenades favorites). Tant pis si je ne suis pas la riche
héritière d’une grande maison de champagne, mais je suis fière quand même de
mes origines champenoises…
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